Karim Forlin
G23, armi vertute est une installation montrant 23 petites armes artisanales, faites à partir d’objets ready-made usuels démembrés à la manière des shanks des prisonniers, suspendues par du fil orange. Tranchants, coupants, contondants, ces petits objets bricolés, quasi infantiles, desquels se dégage une forme de poésie de par leur nature pauvre et leur fragilité apparente, dérangent par leur ambigüité. Elles peuvent servir à tuer.
Elles parlent, d’un communautaire particulier, celui du monde carcéral, dans lequel l’invention, la créativité servent d’évasion. Elles parlent aussi de la nature profonde de l’humain, de la violence, du sacrifice, de la mort.
« Mors certa hora incerta».
Dans les sociétés primitives, dans l’esprit des gens, la mort était certaine, mais son heure incertaine. De nos jours, nous ne voulons plus cette incertitude ; la mort est angoissante et nous préférons en faire le déni, ne pas la regarder ou la programmer.
Président Vertut programme sa mort, se faire tuer oblige à se faire reconstruire une personnalité, à se redéfinir une croissance personnelle.